Depuis l’été dernier- le mois de juillet plus exactement, la nouvelle version du jeu de grattage Bingo édité par la Française des Jeux ne rend pas la tâche des buralistes facile. Non seulement les parieurs ont-ils du mal à cerner les règles de ce jeu, mais d’autres n’hésitent pas à faire entendre leur mécontentement. Par ailleurs, les propriétaires de kiosque et de maison de la presse se plaignent eux-mêmes de la marge trop faible qu’ils encaissent lors de la revente des tickets de grattage de la FdJ.
Bingo, un jeu si mal pensé ?
Ils sont nombreux les mécontents dans l’histoire. La confédération des buralistes fait élever sa voie depuis le 5 juillet 2012, elle qui a exigé de nombreuses séances de négociation avec la Française des Jeux (FdJ) afin de’obtenir gain de cause. Il faut dire que le ticket de grattage intitulé Bingo, lancé l’été dernier, est un vrai désastre. « C’est pas la FdJ qui se bat derrière les comptoirs des kiosques. Nous, on est à l’écoute du client lorsqu’il ne comprend pas les règles du jeu. C’est nous qui faisons acte de communication ! Mais on y perd du temps et de l’argent ! », rétorque Marcel, un buraliste de Franche Comté.
« Les plaignants se lamentent de la complexité de ce nouveau jeu, un paradoxe lorsqu’on sait que les cartes de grattage représentent l’essence même de la simplicité. »
Les plaignants se lamentent de la complexité de ce nouveau jeu, un paradoxe lorsqu’on sait que les cartes de grattage représentent l’essence même de la simplicité. Aux jeux de grattage, il suffit simplement de gratter. Soit on gagne, soit on perd ! N’est-ce pas ? Et bien non ! Le jeu Bingo requiert un certain nombre de manipulations sur écran tactiles, des techniques que les buralistes ont du mal à transmettre à leurs clients, notamment les personnes âgées. La confédération des buralistes sait pertinemment qu’elle ne parviendra pas à retirer le jeu du marché, mais rien ne l’empêche de le boycotter. « C’est un moyen de pression que nous envisageons », admet le président de l’organisme, M. Pascal Montredon.
Un problème évident de rémunération
Les revendications des buralistes tirent leur source d’un autre problème. Apparemment, ces derniers se plaindraient des marges qu’ils effectuent sur la revente des tickets de grattage de la FdJ, pas suffisantes à leurs yeux. Une contestation que la Française des Jeux a visiblement du mal à comprendre. En réalité, 65% de l’argent mis en jeu est remporté par les joueurs, 25% entre dans les caisses de l’état, 5% va aux buralistes alors que la FdJ ne toucherait que 5% du pactole. Toutefois, on a du mal à voir comment 65% de joueurs toucheraient des gains à ces jeux de grattage qui n’offrent que 100 lots sur 10 000 tickets !
Qui a donc raison dans cette histoire ? Les détaillants affirment que les clients sont mécontents et ne saisissent pas totalement les règles du jeu Bingo, des propos que la FdJ réfute sans hésitation. Toute cette affaire semble sentir sérieusement le roussi…